Chutes chez les seniors : état des lieux et prévention

Dans le parcours de vie des personnes âgées, il y a une réalité difficile à ignorer : les chutes. Elles constituent une problématique préoccupante, affectant de manière significative la qualité de vie. Ces incidents, souvent dus à la fragilité et à la perte d'équilibre liées à l'âge, peuvent entraîner des fractures, des blessures, voire conduire à la perte d'autonomie. Prévenir les chutes est donc essentiel pour garantir le bien-être des personnes âgées et maintenir leur indépendance. Le point avec Mutualia, en complément de nos vidéos sur la prévention de chutes.

Les chutes chez les seniors : des chiffres alarmants

La France compte actuellement environ 13 millions de personnes âgées de 65 ans et plus, soit près d'un quart de la population totale du pays. Selon le ministère chargé de l’Autonomie, environ 2 millions de chutes de personnes âgées de plus de 65 ans sont enregistrées chaque année. Ces chutes sont responsables de plus de 130 000 hospitalisations et de 10 000 décès.

Ces chiffres sont appelés à augmenter dans les années à venir du fait de l'allongement de l'espérance de vie et de l'arrivée des gens du baby boom à la retraite. Les chutes ont également un coût : 2 milliards d’euros par an, dont 1,5 milliard pour l’Assurance Maladie.
 

Les facteurs de risque de chute chez les seniors

Avant de comprendre les risques de chute chez les seniors, il est important de bien définir qui est considéré comme senior. Découvrez qu'est-ce qu'un senior pour mieux appréhender les enjeux spécifiques à cette tranche d'âge.

Si les chutes concernent principalement les seniors, il est important de souligner que tous ne sont pas exposés de la même manière à cet événement. Plusieurs facteurs peuvent entraîner un risque accru de chute :

• L'âge : plus une personne avance en âge, plus elle se retrouve confrontée à une diminution de ses capacités physiques et cognitives, augmentant ainsi le risque de chute. Chaque année, 35% des seniors âgés de 65 à 80 ans sont victimes d’une chute. Ce taux grimpe à 45% chez les plus de 80 ans.
• Le genre : les femmes sont particulièrement touchées par les chutes, notamment en raison de leur fragilité osseuse plus importante et des déséquilibres hormonaux liés à la ménopause.
• La présence de maladies chroniques : certaines pathologies comme l'arthrose, le diabète ou les troubles de la vision peuvent rendre une personne plus vulnérable aux chutes.
• Le mode de vie : le manque d’activité physique régulière et une alimentation déséquilibrée sont aussi des facteurs de risque de chute.

Des conséquences variées sur la santé et l'autonomie des seniors

Les chutes chez les personnes âgées peuvent entraîner des conséquences diverses sur leur santé physique, telles que :

• Fractures (le plus souvent du col du fémur, du poignet ou de l'épaule)
• Contusions et hématomes
• Traumatismes crâniens

Au-delà des séquelles physiques, elles ont souvent un impact psychologique considérable, notamment en termes de peur de retomber, d'anxiété ou de perte de confiance en soi. Ces accidents peuvent ainsi engendrer un véritable cercle vicieux, où la personne concernée réduit volontairement son activité par crainte de tomber à nouveau et voit de ce fait sa situation se dégrader davantage. Il est primordial d'agir pour rompre cette spirale négative.

Ces différentes conséquences de chute expliquent en partie pourquoi 40% des personnes hospitalisées après une chute sont ensuite placées en institution en raison de la perte d’autonomie.

 

Les stratégies pour prévenir les chutes chez les seniors

En vieillissant, la mobilité et l'équilibre diminuent progressivement, augmentant ainsi le risque de chute chez les personnes âgées. Pour améliorer la qualité de vie des seniors et garantir leur bien-être, il convient d'adopter certaines mesures pour prévenir les chutes et assurer leur sécurité au quotidien.

Rénover le logement pour éviter les dangers

L'aménagement du domicile est essentiel pour réduire les risques de chute et favoriser le maintien à domicile des personnes âgées. Voici quelques conseils pour rendre votre logement plus sécuritaire :

• Éliminer les obstacles : débarrassez-vous des objets inutiles ou encombrants qui peuvent provoquer des trébuchements et des chutes.
• Sécuriser les escaliers : installez des rampes solides et antidérapantes des deux côtés des escaliers, avec une balustrade de descente continue.
• Aménager les espaces de circulation : élargissez les passages et assurez-vous que les meubles soient disposés de manière à faciliter la circulation dans chaque pièce.
• Anticiper les déplacements nocturnes : placez des veilleuses dans les couloirs et les chambres pour éviter les accidents dus à une mauvaise visibilité.
• Changer les revêtements de sol : privilégiez des surfaces antidérapantes, en évitant les tapis ou les moquettes trop épaisses qui favorisent les trébuchements.
• S'équiper de sièges adaptés : optez pour des fauteuils avec accoudoirs et une hauteur d'assise suffisante pour faciliter la prise d'appui lors du lever.
• Installer des barres d'appui : fixez-les dans la salle de bain, les toilettes et les endroits où votre équilibre peut être mis à rude épreuve.

Adopter un mode de vie sain pour renforcer sa santé physique

Maintenir un bon état de santé général est crucial pour réduire le risque de chute. Voici quelques conseils :

• Pratiquer régulièrement une activité physique : la marche, le yoga, la natation ou la gymnastique douce sont parfaits pour les seniors.
• Consulter un professionnel de santé : un médecin ou un kinésithérapeute peut aider à évaluer le risque de chute et proposer des exercices adaptés pour améliorer l'équilibre et la force musculaire.
• Surveiller régulièrement sa vue et son ouïe : des contrôles ophtalmologiques et auditifs réguliers permettent de détecter et corriger d'éventuels troubles qui pourraient augmenter le risque de chute.
• Limiter la consommation de boissons alcoolisées : l'alcool affecte la coordination, l'équilibre et les réflexes, augmentant ainsi le risque de chute. Il est donc recommandé de boire avec modération.

Évaluer et adapter la prise en charge médicamenteuse

Certains médicaments peuvent provoquer des effets indésirables tels que des vertiges, une somnolence ou une diminution des réflexes, augmentant ainsi le risque de chute chez les personnes âgées. Voici quelques conseils pour optimiser leur prise en charge médicamenteuse :

• Informer le médecin traitant : signalez-lui toute chute ou sensation inhabituelle susceptible d'être liée à la prise de médicaments.
• Réviser régulièrement les traitements : demandez au médecin de passer en revue les différents médicaments afin d'évaluer si leur utilisation est toujours justifiée et sécuritaire.
• Discuter de possibles alternatives : dans certains cas, il est possible d'envisager des options thérapeutiques moins risquées pour les personnes âgées, telles que des changements de doses ou l'utilisation de médicaments différents.

Équipements de sécurité et matériel d'assistance : quand la technologie vient en aide aux seniors

L'utilisation d'équipements et de dispositifs d'assistance peut grandement contribuer à prévenir les chutes et faciliter le quotidien des personnes âgées. Parmi ces solutions, on peut citer :

• La téléalarme : ce dispositif permet de signaler une chute éventuelle aux proches ou aux services de secours grâce à un bouton-poussoir portable.
• Les chaussures adaptées : il est important de choisir des chaussures confortables, antidérapantes et bien ajustées pour éviter les trébuchements et les glissades.
• Les aides à la mobilité : cannes, déambulateurs ou fauteuils roulants peuvent apporter un soutien précieux pour les personnes ayant des difficultés à se déplacer en toute autonomie.

Pour conclure

La question des chutes chez les seniors est d'une importance cruciale pour notre société vieillissante. Les conseils et stratégies évoqués dans cet article offrent des pistes pour améliorer la sécurité et la qualité de vie des personnes âgées au quotidien. Cependant, de manière plus globale, il est nécessaire de continuer à explorer de nouvelles approches, de promouvoir la recherche et d'encourager l'innovation technologique pour relever ce défi de manière encore plus efficace. La protection de nos aînés reste un enjeu majeur qui mérite une attention continue et des efforts accrus.