Si l’infarctus se manifeste généralement par une douleur thoracique ou des sueurs froides, il peut également passer totalement inaperçu : on parle d’infarctus silencieux. Cette forme de crise cardiaque concerne près d’un infarctus sur deux1 et touche particulièrement les femmes. Symptômes, facteurs de risques, diagnostic et prévention : tout comprendre.
Qu’est-ce qu’un infarctus silencieux chez la femme ?
Un infarctus du myocarde (ou crise cardiaque) est une situation dans laquelle une partie du cœur ne reçoit pas suffisamment de sang et d’oxygène, ce qui l’endommage. Un infarctus qualifié de « silencieux » ne montre pas de symptômes évidents. Les personnes concernées, principalement les femmes, ignorent ainsi qu’elles ont fait - ou sont en train de faire - une crise cardiaque.
Le plus souvent, l’interruption ou le ralentissement de la circulation sanguine à l’origine d’une crise cardiaque silencieuse est provoquée par un caillot sanguin. Il peut s’agir également d’un spasme coronarien ou d’une lésion de la paroi de l’artère coronaire.
Qu’il soit silencieux ou non, l’infarctus peut survenir pendant l’éveil ou le sommeil.
Certains facteurs de risque sont spécifiques aux femmes :
La ménopause ;
La prise de contraceptifs oraux associée au tabagisme ;
Les troubles de la thyroïde.
De plus, au quotidien, les femmes sont impactées différemment par leur rythme de vie professionnelle et familiale et ont tendance à « s’oublier ».
Quels sont les symptômes de l’infarctus silencieux chez la femme ?
Pour recevoir un suivi adapté, il est essentiel de détecter au plus tôt les signes d’un infarctus silencieux. Dans certains cas, il est possible de ressentir des symptômes subtils – et non spécifiques – tels que :
une indigestion ;
une sensation de faiblesse ou d’étourdissement ;
la sensation de s’être froissé un muscle de la poitrine ou du haut du dos ;
une gêne au niveau de la mâchoire, du haut du dos ou des bras.
Dans la majorité des cas d’infarctus silencieux, ces symptômes ne sont toutefois pas ressentis. Ils peuvent aussi disparaître avec le temps, ce qui peut conduire les individus concernés à ne pas consulter.
Bon à savoir
Près de la moitié des femmes de moins de 55 ans2 victimes d’un infarctus du myocarde n’ont pas ressenti le signal traditionnel des hommes, à savoir une douleur brutale dans la poitrine. Chez les femmes, l’infarctus se manifeste par des symptômes plus atypiques notamment l’essoufflement pendant l’effort, la sensation d’épuisement, les palpitations brutales, les signes digestifs (nausées, gêne ou brûlure épigastrique) et une douleur aiguë dans le dos.
Comment diagnostiquer un infarctus silencieux ?
En raison de l’absence des signaux d’alarme habituels, la crise cardiaque silencieuse est difficile à diagnostiquer. En règle générale, le professionnel de santé s’en aperçoit au cours d’une consultation avec le patient. Il peut détecter un pouls irrégulier ou des bruits inhabituels dans les poumons.
Le diagnostic d’un infarctus silencieux peut avoir lieu des semaines, voire des mois plus tard, lors d’un examen comme l’électrocardiogramme (ECG), des analyses de sang, une imagerie par résonance magnétique (IRM) ou un test d’effort.
Pour prévenir tout risque de maladie cardiaque et détecter la survenue d’un infarctus silencieux, la meilleure solution est d’en parler à son médecin et de faire des examens réguliers. Si vous pensez être à risque, contrôler votre tension artérielle, votre glycémie et votre cholestérol est en effet primordial.
Infarctus silencieux chez la femme : comment le prévenir ?
Si les antécédents familiaux ou les maladies comme le diabète sont des facteurs de risque importants, les crises cardiaques – silencieuses ou non - sont fortement liées au mode de vie. Un infarctus du myocarde est notamment favorisé par le tabagisme, l’excès d’alcool, l’hypertension artérielle, le manque d’activité physique, le surpoids et un taux de cholestérol élevé.
Pour prévenir les risques, il n’y pas de secret : soigner son hygiène de vie au quotidien ! Voici quelques gestes à adopter pour un cœur plus sain :
Faire de l’exercice
Pratiquer une activité physique aide à maintenir un poids sain, diminuer la tension artérielle et protéger les artères. Cela permet également d’augmenter la force de contraction du cœur, qui doit fournir moins d’efforts pour propulser le sang. Si vous êtes concerné par une maladie cardiaque, consultez en amont un cardiologue ou un médecin.
Réduire sa consommation d’alcool et de tabac
Fumer constitue un facteur principal de risque de maladie cardiaque. Le tabac favorise l'accumulation de plaques dans les artères et la formation de caillots, à l’origine d’infarctus. Modérez également votre consommation de boissons contenant de l’alcool.
Gérer votre stress
Le stress libère des hormones (cortisol et catécholamines) aux effets néfastes sur le cœur. Elles contribuent à l’élévation de la tension artérielle et augmentent le travail du cœur ainsi que ses besoins en sang.
Manger des aliments bons pour le cœur
La santé du cœur passe aussi par l’assiette ! Privilégiez les céréales complètes, les fruits et légumes, les produits laitiers allégés et les viandes maigres. Évitez également les graisses saturées et transformées ainsi que les produits trop riches en sel et en sucre.
1 Zhang, Z. M., Rautaharju, P. M., Prineas, R. J., Rodriguez, C. J., Loehr, L., Rosamond, W. D., Kitzman, D., Couper, D., & Soliman, E. Z. (2016). Race and Sex Differences in the Incidence and Prognostic Significance of Silent Myocardial Infarction in the Atherosclerosis Risk in Communities (ARIC) Study. Circulation, 133(22), 2141–2148. https://doi.org/10.1161/CIRCULATIONAHA.115.021177
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