Toutes les récentes études sont claires : le risque de dépression et de burn-out est beaucoup plus fréquent chez les agriculteurs que chez tout autre actif. Avec ce constat alarmant, comment prévenir le burn-out et la dépression chez les agriculteurs ? Lumières avec nos experts.

Le burn-out agriculteur : les principales causes

Inventé par le psychologue Herbert Freudenberger dans les années 1970, l’épuisement professionnel, ou burn-out, décrit un état de stress intense qui conduit à un épuisement physique, mental et émotionnel grave.

Bien pire que la fatigue ordinaire, l’épuisement professionnel rend difficile la gestion du stress et des responsabilités quotidiennes. Le burn-out est plus répandu dans l’agriculture que dans les autres professions. Les agriculteurs en burn-out ont souvent l’impression qu’ils n’ont plus rien à donner et peuvent redouter de sortir du lit chaque matin. Ils peuvent même adopter une vision pessimiste de la vie et se sentir désespérés.

Les experts affirment que de nombreux facteurs contribuent au problème. Parmi eux, des conditions météorologiques défavorables et des épidémies de maladies animales, qui sont plus fréquentes aujourd’hui que par le passé.

Les agriculteurs sont également confrontés à une pression financière intense, qui comprend souvent le remboursement de la dette contractée pour l’achat de terres et d’équipements. De plus, en raison de leur précarité, ils travaillent souvent même lorsqu’ils sont malades, entraînant une tension physique et mentale supplémentaire. Enfin, les agriculteurs modernes sont plus isolés socialement que leurs prédécesseurs, même à l’ère du numérique.

Toutes ces causes indépendantes ou combinées provoquent l’installation lente et silencieuse du burn-out. Les agriculteurs pourraient avoir besoin d’aide pour faire face à ce problème de santé mentale mais l’obtiennent rarement car les ressources sont rares et difficiles d’accès pour ceux qui travaillent selon des horaires imprévisibles et dans des zones parfois reculées.

Le burn-out et la dépression chez les agriculteurs

Deux études distinctes publiées en février 2019, la première conduite par Santé Publique France et la seconde par la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, ont dressé un constat édifiant de la santé psychologique des agriculteurs :

  • Chez les exploitants non-salariés, la dépression affecte 13,6% des hommes et 19,1% des femmes ;
  • Chez les salariés, elle affecte 14,7% des hommes et 21,2% des femmes ;
  • 46% des agriculteurs présenteraient un stress psychologique élevé, voire très élevé ;
  • 34% des agriculteurs présenteraient un risque d’épuisement professionnel (burn-out) plus ou moins aigu.

Par ailleurs, ce sont les éleveurs, en particulier les éleveurs bovins, qui montreraient le risque le plus élevé de burn-out.
 

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Comment savoir si vous souffrez d’épuisement professionnel ?

L’épuisement professionnel, c’est essentiellement votre corps qui frappe brutalement à la porte et dit : « J’en ai assez ! Tu aurais dû me donner une pause et tu ne l’as pas fait ! ». Votre corps vous fait savoir qu’il est mentalement et physiquement épuisé.

La sensibilisation est essentielle. Plus tôt vous reconnaîtrez les signes avant-coureurs, mieux vous serez en mesure de les gérer. Les signes d’un épuisement professionnel induisant le burn-out incluent trois principaux signes.

1/ Vous sentir épuisé

Lorsque vous êtes au bord de l’épuisement professionnel, vous pouvez commencer à ressentir et à afficher des signes émotionnels et physiques d’épuisement.

Un signe courant d’épuisement est le manque de motivation pour sortir du lit le matin, ou le sentiment que votre vie professionnelle quotidienne vous semble plus difficile qu’à l’accoutumée. Par ailleurs, l’épuisement excessif et la fatigue extrême peuvent entraîner des maladies en raison d’un système immunitaire affaibli. Le manque d’énergie dû à l’épuisement professionnel induit souvent davantage de rhumes et de grippes.

2/ Vous sentir plus sensible et irritable

Le comportement agressif est également un indicateur courant. Cela peut être à la fois sur le lieu de travail et à l’extérieur.

En état d’épuisement professionnel, il est fréquent d’éprouver un niveau supérieur de sensibilité et d’agressivité envers sa famille, ses amis et ses collègues ou employés. Alors que tout le monde éprouve des émotions négatives dans son travail, il est essentiel de reconnaître quand ces sentiments deviennent inhabituels.

3/ Vous sentir démotivé

Lorsque l’épuisement professionnel s’installe, vous commencez à vous sentir davantage en retrait socialement et déconnecté de votre travail.

Cela se traduit par un manque d’implication dans les discussions avec vos collègues, une attitude négative envers le travail et une baisse de performances. Les changements dans la motivation au travail peuvent vous conduire à moins travailler : prendre inhabituellement des jours de congés ou aller travailler plus tard.

Comment prévenir le burn-out et la dépression chez les agriculteurs ?

Burn-out et dépression présentent des symptômes opposés mais aux conséquences tout aussi dévastatrices pour la santé de l’agriculteur. Pour reconnaître chacun d’eux avec précision, rendez-vous sur le site internet du centre du Burn-out.

Voici quelques conseils pour prévenir ces deux types de troubles :

Une meilleure gestion du temps : L’épuisement professionnel est une question de priorité et de gestion du temps. Si vous planifiez convenablement les tâches, les déléguez ou en si vous les exécutez de manière optimale, vous éviterez probablement la surcharge de travail.

Essayez de prendre des vacances et de profiter pleinement de votre temps libre : Se détacher complètement de son travail et se concentrer sur d’autres choses durant son temps libre est l’un des moyens les plus efficaces pour éviter le burn-out et même la dépression.

Travaillez en harmonie avec vos valeurs : Lorsque vous n’êtes pas en accord avec vos valeurs, vous êtes en conflit. Et c’est épuisant. Vos valeurs sont les repères de vos actions et orientent vos décisions. Restez fidèle à vous-même.

Accordez davantage d’attention à votre corps et votre esprit : Le stress n’est pas créé par la taille de la charge mais par notre capacité à la supporter. En prenant davantage soin de votre corps et de votre esprit, vous appréhenderez mieux les phases de stress élevé : massages,  repos suffisant, activité physique et méditation régulières, alimentation saine et équilibrée…

Adoptez la pensée positive : En pratiquant la pensée positive, c’est-à-dire en ne retenant que le côté positif de chaque situation, vous pouvez éviter les réactions et les dépenses d’énergie inutiles et ainsi mieux gérer vos émotions dans une situation stressante. L’optimisme éloigne également la dépression.

La thérapie par la parole : Si vous vous sentez en situation de surmenage, de stress chronique ou encore si vous commencez à « broyer du noir », il est impératif d’en parler. Dans de nombreux cas, parler à autrui, qu’il s’agisse de membres de la famille, d’amis, de professionnels de la santé ou même de parfaits inconnus, s’avère une thérapie bien plus efficace et bénéfique que les médicaments psychotropes.

Mutualia participe à la prévention du burn-out et de la dépression chez les agriculteurs

Mutualia s’investit chaque jour davantage pour offrir des réponses adaptées à ses adhérents du secteur agricole.

Par exemple, Mutualia propose des forfaits Bien-être et Prévention permettant de prendre en charge des remboursements en médecine douce, homéopathie, diététique…

Par ailleurs, Mutualia est partenaire du Trophée National des Lycées Agricoles (TNLA). La présence d’un tel acteur de la santé aux côtés des lycéens agricoles permet de sensibiliser ces derniers aux questions de santé dès aujourd’hui afin de préserver leur santé de demain.